🛑 Crise infantile dans les hôpitaux en Guinée : l’ONG MDENF alerte sur les enlèvements de nouveau-nés et appelle à des mesures urgentes
Conakry, Guinée – Face à la multiplication des cas de vols et d’enlèvements de nouveau-nés dans les établissements hospitaliers du pays, l’ONG Mêmes Droits pour les Enfants (MDENF) tire la sonnette d’alarme et appelle les autorités guinéennes à prendre des mesures immédiates et structurelles pour garantir la sécurité des nourrissons.
« C’est avec une vive émotion et une profonde indignation que nous avons appris ces actes ignobles. Le vol ou l’enlèvement d’un bébé constitue une infraction pénale extrêmement grave et une atteinte directe aux droits fondamentaux de l’enfant », a déclaré Bah Mamadou Oury, président de l’ONG MDENF.
Une situation alarmante dans les maternités
Les récents événements survenus dans certaines maternités du pays mettent en lumière de graves lacunes dans le système de protection infantile en Guinée. L’ONG dénonce notamment :
- L’absence de protocoles de sécurité dans les structures hospitalières ;
- Le manque de contrôle des accès dans les maternités ;
- L’absence de vidéosurveillance et d’identification du personnel et des visiteurs ;
- Un déficit d’enregistrement civil biométrique, compromettant la traçabilité des nouveau-nés ;
- Un manque de formation du personnel médical sur les procédures d’alerte et de prévention ;
- Des cas suspectés de complicités internes ou de négligence administrative.
Un cadre juridique bafoué
Ces actes constituent une violation manifeste des instruments juridiques nationaux et internationaux ratifiés par la Guinée, notamment :
- La Convention relative aux Droits de l’Enfant (CDE) ;
- Le Code de l’Enfant guinéen ;
- La Constitution guinéenne, qui garantit à l’enfant :
- Le droit à la vie, à la dignité et à la protection (Article 15) ;
- La protection de sa santé, son intégrité et son bien-être (Article 22).
Appel aux autorités et à la justice
L’ONG MDENF exprime sa solidarité aux familles endeuillées et demande à la justice guinéenne de mener des enquêtes rapides et rigoureuses, tout en punissant les auteurs et complices avec la plus grande sévérité.
« Ces actes portent atteinte à la dignité humaine, déchirent des familles et sapent la confiance des citoyens dans le système de santé. Il est temps d’agir », martèle Bah Mamadou Oury.
✅ Des premières actions, mais encore insuffisantes
MDENF salue les mesures d’urgence déjà entamées par les autorités – notamment l’ouverture d’enquêtes et le renforcement ponctuel de la sécurité dans certaines maternités – mais estime que ces actions restent temporaires et réactives.
L’organisation exige une approche durable, préventive et institutionnalisée, à travers une réforme du système national de sécurité hospitalière.
Un plan d’action national proposé par l’ONG
L’ONG MDENF propose un plan d’action national intégré, articulé autour de trois axes prioritaires :
1. Renforcement juridique et institutionnel
- Adoption d’un décret national sur la sécurité des nouveau-nés ;
- Instauration de bracelets d’identification mère-enfant dans les maternités ;
- Création d’une unité spécialisée d’investigation des crimes contre les enfants.
2. Sécurisation des établissements sanitaires
- Installation de caméras de surveillance ;
- Tenue obligatoire des registres de passage ;
- Formation du personnel médical aux mesures de sécurité.
3. Mobilisation et sensibilisation communautaire
- Campagnes médiatiques et communautaires de sensibilisation ;
- Implication des leaders religieux et coutumiers ;
- Création d’un numéro vert national pour signaler les cas de tentative d’enlèvement.
Appel à la vigilance des parents et à la responsabilité de l’État
L’ONG invite les familles guinéennes à rester extrêmement vigilantes :
« Exigez toujours l’identification du personnel avant tout contact avec votre enfant », conseille le président de MDENF.
Quant à l’État, l’organisation rappelle que la protection des enfants est une obligation constitutionnelle et internationale, et qu’elle doit être traduite par des réformes durables, des moyens suffisants et une volonté politique forte.
Protéger les enfants, c’est assurer l’avenir de la Guinée
Pour conclure, Bah Mamadou Oury affirme que ces actes barbares sont une atteinte grave à l’image de la Nation, et qu’il est urgent de passer de l’indignation à l’action coordonnée et collective.
« Ensemble pour les Enfants de la Guinée. Aucun nouveau-né ne doit plus jamais être arraché à sa mère dans le silence ou l’indifférence. »
Rédaction GuineePulse.com
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