BISSAU – L’armée revendique le démantèlement d’une tentative de perturbation du processus électoral
La capitale de la Bissau, en Guinée‑Bissau, se retrouve de nouveau sous haute tension. L’état-major de l’armée nationale a annoncé vendredi avoir arrêté plusieurs officiers supérieurs pour leur participation présumée à une tentative de déstabilisation à l’approche des élections présidentielle et législatives prévues.
Ce qu’annonce l’armée
L’arrestation concerne notamment des officiers de haut rang : Dahaba Na Walna, Domingos Nhanke et Mário Midana figurent parmi les détenus.
La manœuvre aurait visé à « subvertir l’ordre constitutionnel », selon le chef d’état-major adjoint Mamadou Kourouma.
Le moment choisi est particulièrement sensible : l’opération s’inscrit à la veille du lancement de la campagne électorale.
Contexte politique et électoral
La Guinée-Bissau traverse une période de forte instabilité :
Les élections présidentielle et législatives sont programmées pour le 23 novembre 2025.
Le pays a une longue tradition de coups d’État et de tentatives de déstabilisation depuis son indépendance en 1974.
Le président Umaro Sissoco Embaló voit son mandat contesté par l’opposition, ce qui alimente un climat politique fragile.
En affirmant avoir « détourné » la perturbation, l’armée cherche à rassurer quant à sa volonté de garantir l’ordre — mais cela peut aussi nourrir les inquiétudes de l’opposition quant à l’ingérence militaire dans le processus politique.
Le message est double : d’un côté, la force armée se présente comme protectrice de la stabilité démocratique ; de l’autre, le timing et la gravité des accusations pourraient exacerber les tensions.
Le gouvernement et la commission électorale devront mieux sécuriser le terrain pour éviter toute interruption ou manipulation du scrutin.
L’opposition et la société civile doivent être pleinement impliquées pour que l’alerte lancée par l’armée ne serve pas d’alibi à une imposition du résultat.
La communauté internationale, notamment la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), surveillera de près tout acte pouvant porter atteinte à la légitimité du processus électoral.
En conclusion, l’annonce faite ce jour par l’armée de Guinée-Bissau marque un tournant critique à quelques semaines du scrutin. Si elle peut être perçue comme un signal fort de stabilisation, elle ouvre aussi de nombreuses questions sur la nature exacte de l’intrigue déjouée, le rôle de l’institution militaire dans les affaires politiques et l’état de préparation réel du pays à mener des élections crédibles.
Pour GuinéePulse.com,








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